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Interview exclusive de Lornoar au « Visa For Music » à Rabat

« J’aime faire vibrer les gens car c’est ça l’Afrique »

La plus grande attraction à cette 5ème édition du « Visa For Music » est sans aucun doute Lornoar que nous vous faisons découvrir à travers cette interview exclusive accordée à votre site culturel préféré. Au moyen d’une prestation très enlevée, cette guitariste-chanteuse camerounaise, véritable bête de scène a fait exploser de décibels la grande salle du Théâtre National Mohammed V à la cérémonie d’ouverture officielle de l’événement. Ce grand Salon des musiques d’Afrique et du monde signait sa 5ème édition qui s’est tenue du 21 au 24 novembre derniers à Rabat, ville culturelle par excellence et capitale du Royaume du Maroc.

Africulturelle : Lornoar, vous n’êtes plus à présenter au Visa For Music. Vous y avez d’ailleurs livré un grand show à la cérémonie d’ouverture qui a ému tous les spectateurs. Pourriez-vous nous dire d’où est-ce que vous puisez toute cette énergie que vous donnez sur scène ?

Lornoar : C’est vrai que le sport est pour moi un recours indispensable pour avoir assez de souffle et tenir physiquement. Mais avant tout, j’aime danser, j’aime bouger, j’aime l’ambiance et j’aime faire vibrer les gens car c’est ça l’Afrique.

Que peut-on retenir si on devrait parler de Lornoar ?

C’est une amoureuse de la musique et de la danse. Je suis une passionnée de l’Afrique et de l’art en général qui est tout le temps à la recherche de tout ce qui pourrait apporter de la joie aux autres.

Artiste d’origine camerounaise, vous avez pourtant réussi à créer l’unanimité chez tous les spectateurs venus de partout par votre musique assez enlevée. Quel est votre secret ?

Je suis heureuse de pouvoir faire plaisir et d’égayer vraiment l’assistance. Être programmé à l’ouverture d’un tel événement c’est une grande responsabilité. Et moi je porte le rêve de beaucoup de chanteuses et artistes d’Afrique centrale et particulièrement du Cameroun qui ont envie d’être là. Nous recherchons tous ce genre de scène, pour montrer ce qu’on sait faire au monde entier. Et je trouve que pour n’importe quel artiste c’est un honneur d’avoir l’opportunité de s’exprimer sur une plateforme de cette envergure. C’est pourquoi je tiens à remercier Visa For Music d’avoir prêté attention à mon travail et de m’avoir offert cette opportunité. Merci à l’organisation et particulièrement à Brahim Mezned.

Vous êtes quand même une habituée du Visa For Music… ?

Depuis trois années je suis sur le Visa For Music. C’est notamment Tony Mefey d’Escale Bantoo qui n’est plus à présenter qui m’en avait parlé. Ma première participation remonte en 2016. Aujourd’hui, l’événement est à sa cinquième édition et j’en suis très ravie. Cela fait un bout de temps que je suis dans le milieu artistique et ça fait déjà quelques années que j’ai sorti mon premier album. Je suis allée aux Etats-Unis, en France, en Espagne, en Côte d’Ivoire et dans bien d’autres pays. Ces différentes sorties m’ont permis de réaliser qu’il y a des spécificités qu’il faut appréhender sur les marchés afin de savoir exactement ce qu’on attend de vous en tant qu’artiste. Sur plusieurs marchés et salons j’ai assisté à des conférences, des formations, mais je dois avouer que c’est sur Visa For Music que j’ai pu mieux cerner certaines choses que je me suis employée à parfaire une fois rentrée au Cameroun. Car ne pas comprendre ce qui vous est exactement demandé dans le réseau des tournées et spectacles est un véritable handicap. Grâce à Visa For Music j’ai pu résoudre tout ça, justement à travers les formations, les speeds meetings. Également au Cameroun, Tony Mefey avait organisé une formation au cours d’un marché dans le cadre du programme Voix de femmes, en faveur des artistes d’Afrique centrale à l’Escale Bantoo. C’est un programme au cours duquel beaucoup de rudiments importants nous ont été également donnés afin de mieux répondre aux attentes de la scène internationale. Aujourd’hui, les résultats de tout cet apprentissage et de toutes ces formations, mais également de recherches et de persévérance sont là. Après le Masa, l’Escale Bantoo, le Kolatier, le Moshito, le Womex, le Mapas, et une tournée en Chine, j’ai été programmée à la cérémonie d’ouverture de cette 5ème édition du Visa For Music.

Quels sont les bénéfices que vous avez pu tirer en effectuant tous ces déplacements ?

Le fait d’être présente à tous ces événements me permet de rencontrer beaucoup de personnes et d’acquérir plus d’expérience. Et à chaque fois, j’essaie de mixer toutes ces musiques que j’écoute un peu partout, afin d’enrichir mon art et de proposer à mon tour quelque chose qui contente tous les goûts. Ce qui fait que tout le monde se retrouve dans ma musique.

Beaucoup de vos admirateurs trouvent en vous une future Myriam Makeba. Qu’en pensez-vous ?

J’avoue que Myriam Makeba est une diva qui a laissé pour l’Afrique et toute l’humanité un patrimoine incomparable. Et si des admirateurs de ma modeste personne trouvent que je suis sur les traces de cette grande figure de la musique africaine je ne peux que m’en réjouir. J’espère pouvoir être à la hauteur, en travaillant davantage, afin de ne pas décevoir toutes ces personnes qui ont pensé ainsi et qui font confiance à la musique africaine à travers ma petite personne.

Que peut-on retenir des rythmes musicaux que Lornoar explore ? Comment définissez-vous votre musique ?

Ma musique permet de visiter le monde et n’exclut personne. Au contraire, elle rassemble tous les peuples dans une parfaite harmonie. Je fais en sorte que tout le monde se retrouve dans ce que je fais. C’est impossible de cataloguer la musique de Lornoar dans un registre atypique. Je fais de la musique traditionnelle de chez moi, le Bikoussi, le Makossa, le Bakanga, le Reggae, de la Bossanova, du Funk, de la Soul, de la Pop, du Jazz, de la Salsa, de l’Afrobeat. Je n’ai pas de limite moi, je touche à tout ce qui est musique. Et tant que je pourrai continuer à diversifier mon approche musicale afin de pouvoir parler et faire plaisir à tout le monde je le ferai.

Pour finir, quelles sont vos impressions sur ce Visa For Music ?

C’est comme à chaque année, il y a du mouvement autour de ce grand rêve devenu réalité depuis cinq ans et qui continue son petit bonhomme de chemin. Mes félicitations à toute l’équipe d’organisation et mes encouragements à Brahim Mezned, qui est un grand passionné de la musique et de la culture en général et directeur de ce noble événement qui grandit la musique africaine et celle du monde.

Propos recueillis par Cir-Raoul HOUNGBEDJI

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