Les 10 et 11 Mars 2017, Arterial Network était à Abidjan en Côte d’Ivoire pour la célébration des dix ans de la structure. Une réunion du secrétariat continental, une conférence prononcée par l’économiste Felwine Sarr, cocktail dînatoire ponctué de prestations d’artistes étaient au programme. AfriCulturelle a pu faire un rapide bilan avec le président Mamou Daffe. Entretien.

AfriCulturelle : Au-delà de la célébration des dix ans d’Arterial, que représente ce cap qui vient d’être dépassé ?

Mamou Daffé : Pour moi les dix ans d’Arterial c’est dix ans de combat, dix ans d’actions, dix ans de panafricanisme, dix ans de soutien du secteur créatif africain, et avec des publications, des plaidoyers, et avec un réseautage au niveau continental. Il y a aussi la création de soutien des positions africaines par rapport à des  questions de culture et d’art. Nous pouvons dire sans nous tromper que le bilan est plus que positif d’autant plus que ce soir, depuis quelques jours (du 07 au 11 Mars 2017) tous les anciens membres, les membres fondateurs sont tous venus. Il y a plus de vingt pays qui sont présents ici à Abidjan, pour célébrer l’Afrique, pour célébrer le continent, pour célébrer Arterial. Donc, le président que je suis est très heureux.

Quels sont les défis qui se posent à Arterial maintenant ?

Aujourd’hui nous avons redéfini les actions, la nouvelle direction d’Arterial Network. Aujourd’hui nous avons changé, nous avons engagé des réformes profondes de notre institution. Nous avons changé de pays. Nous sommes en Côte d’Ivoire avec un nouveau concept, une nouvelle vision : nous avons un concept de collaboration créative qui travaille sur les rencontres, les plans, sur différentes plateformes à travers le continent. Nous avons des hubs de formations parce qu’aujourd’hui le défi majeur reste quand même le renforcement des capacités de nos artistes et de nos acteurs culturels. Nous pensons toujours que le développement est une action. Et l’action dépend fondamentalement de nos capacités d’agir. C’est pourquoi nous pensons que c’est un point important.

Le président Mamou Daffé coupant le gâteau des 10  ans d’Arterial Network.

Nous venons de lancer le programme des villes créatives à travers cinq villes (Harare, Pointe-Noire, Ségou, Nouakchott et Mahé) aujourd’hui. Un grand challenge pour nous de pouvoir ramener l’action culturelle au cœur du développement local dans ces villes-là. Naturellement nous sommes en Afrique et l’art doit se mettre au-dessus des barrières linguistiques, des cultures, ce n’est pas très évident et d’harmoniser et de renforcer les réseautages. C’est une des marques de ce nouveau Arterial là. Nous pensons qu’on ne se connait pas assez en Afrique. Donc nous devons faire en sorte de faire tomber les cloisonnements pour que nous ayons une meilleure synergie, que  nous partagions les meilleures pratiques. Parce que nous pensons que la culture est fondamentale, que tout commence là, tout finit là. Comme on l’a vu ce matin (Le 11 Mars 2017, Felwine Sarr a tenu une conférence sur  Culture et imagination du renouveau en Afrique à la Rotonde des Arts dans le cadre de la célébration des dix ans d’Arterial Network), la politique est culturelle, l’économie est culturelle et tout part de là. Donc nous pensons que si elle est bien comprise, mise en valeur, à travers nos imaginaires. Ils nous permettent d’imaginer une autre Afrique, au-delà des images de télévision, au-delà des guerres, au-delà de la corruption. Nous avons vu ce matin une Afrique dynamique, positive, une Afrique qui gagne. C’est ce que j’appelle la nouvelle Afrique.