VOYAGES & DECOUVERTES

Découverte: Dans le monde de CheikhM, blogueur voyage sénégalais

Il “rêve de voir le voyage se démocratiser totalement”. Lui? C’est Cheikh Moustapha, Travel Blogger qui invite à découvrir le monde et son monde à lui sur son blog Cheikhmyworld. C’est avec un passeport senegalais qu’il sillonne bon nombre de pays dans différents continents. Déconstruire les idées reçues est son passe temps favori. Il veut montrer à tous “qu’il n’est pas nécessaire d’être Crésus pour voyager.”

 

Africulturelle: Qui est MoussM ou Cheikh, auteur du blog Cheikhmyworld?

Cheikh Moustapha: CheikhM de mon vrai nom Cheikh Moustapha est un sénégalais qui est né et qui a grandi au Sénégal. J’y ai fait toutes mes études avant de poursuivre une spécialisation en Statistiques en France dans la ville de Strasbourg. Je vis présentement à Paris depuis 5 ans.

D’où vous est venu votre passion pour les voyages?

J’ai toujours eu envie de voyager. Découvrir et voir le monde. La passion s’est concrétisée toutefois après ma 1e aventure au Rwanda. Ce pays fut une très belle découverte et un déclic pour moi.

Comment choisissez-vous vos destinations?

Il y’a des destinations que j’ai toujours voulu faire comme le Kenya. D’autres où je suis allé après avoir été inspiré par d’autres travel blogger. Et parfois je voyage suivant les bons plans que je trouve.

Cheikh voyage avec un passeport sénégalais ou d’une autre nationalité? Si c’est un passeport sénégalais y a-t-il des difficultés particulières auxquelles vous êtes confrontés?

Je voyage avec un passeport sénégalais. Et c’est parfois très compliqué SURTOUT vers les pays africains. Ce qui m’a valu quelques heures en prison en Afrique du Sud ou encore pour aller en Tanzanie où j’ai reçu le visa 2 heures avant le vol après une semaine de tracas et de démarches.

Beaucoup ont certaines appréhensions par rapport á certaines destinations. Vous est-il arrivé d’être confronté á du racisme dans vos voyages?

C’est normal. Je recommande d’ailleurs de toujours se renseigner sur le climat social d’un pays avant de s’y rendre. Il ne faut pas aussi se fier totalement à ce qui est dit dans les médias au risque de passer à côté d’un beau pays. Je n’ai pas vraiment subi de racisme jusqu’ici. A part dernièrement en Turquie où un monsieur m’a gentiment dit « We are not in Africa here, go back to Africa » ce qui est un tantinet drôle. 

Quel a été votre meilleur souvenir de voyage?

Cette question est difficile. J’en ai eu plusieurs. Mais je choisirai le « Cachoeira do Tobogã » : des chutes d’eau dans la jungle de Paraty au Brésil. Je suis rentré dans la cascade et j’ai découvert une grotte à sec dans la chute d’eau.
C’était inoubliable.

Votre pire souvenir?

Mon pire souvenir était au Kenya à Nairobi. Je prenais des photos dans un centre commercial et en 2 minutes, je me suis retrouvé encerclé par un groupe de policiers dont je ne comprenais pas la langue. 

Leur chef parlait français, fort heureusement, et m’a signifié que pour des raisons de sécurité, je devais effacer toutes les photos prises. Sinon j’aurais pu finir en prison pour plusieurs jours sans préavis. 

Le conseil pour motiver ceux qui hésitent?

C’est mon but au quotidien. J’utilise mes photos et vidéos pour convaincre mes abonnés de visiter un pays et ça marche plutôt bien. 

Le conseil en plus : Ce monde renferme des paysages, des trésors insoupçonnables et c’est bénéfique pour nous sur tous les plans d’aller à leur découverte. 

Comment gérez-vous la pression sociale vu qu’au Sénégal ‘’Tous ceux qui voyagent comme vous le faites sont considérés riches comme Crésus’’?

Les voyages ont longtemps été associés à un niveau de vie élevé. J’essaie toujours de déconstruire ce mythe. Je retrace toute la préparation de mon voyage. Je fais des articles sur le budget utilisé pour montrer que c’est parfois très accessible. Je fais des vidéos live pour expliquer les bons plans et réductions qu’on peut avoir sur les billets d’avion, les hébergements, ect… En résumé, je montre toujours qu’il faut planifier très tôt son voyage et économiser. Il n’est pas nécessaire d’être Crésus pour voyager.

Par ailleurs, vous êtes ‘’Data scientist’’. Kessako?

Oui je suis Data Scientist. C’est le nouveau terme donné aux métiers de la statistique. Les volumes de données ont grandement explosé.

Nous faisons parler les chiffres et les bases de données pour dégager des tendances et même pour aller plus loin : prédire (pas à 100%) ce qui peut se passer ultérieurement dans telle situation. Savoir anticiper aide toujours à la prise de décision et à la définition d’une stratégie. 

Cette filière n’existait pas au Sénégal. Est-ce que la donne a changé depuis ou bien?

Je pense que c’est en train de changer. Quand je partais pour la France, je ne retrouvais pas beaucoup de spécialisation Statistiques sauf à l’ENSAE où on rentrait par concours. Maintenant, je vois (doucement) se créer quelques filières et modules en Intelligence Artificielle et Machine Learning. 

Envisagez-vous des collaborations avec des entreprises sénégalaises sur tout ce qui est gestion de données?

Oui. Pourquoi pas si l’occasion se présente. je n’hésiterai jamais à œuvrer pour mon pays et mettre mes compétences à disposition.

Le mot de la fin?

Merci de m’avoir accordé cette interview. Mon rêve est de voir le voyage se démocratiser totalement. Que prendre un avion vers une destination, n’importe laquelle, ne soit plus une utopie. Et SURTOUT que nous africains visitions un peu plus notre propre continent. 

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