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Arts visuels : Alégra évoque la force de la nature

LA FORCE DE LA NATURE (JOURNAL D’UN VOYAGE) est la première exposition solo d’Alégra, jeune comédienne, performeuse et plasticienne congolaise, dont le vernissage a eu lieu vendredi 27 avril au restaurant Le Cosy, à Brazzaville. Emeraude Kouka nous en donne son analyse critique.

En faisant fi de l’usage du fusain et de l’acrylique noirs sur un papier blanc à fort grammage, on songe, en considérant les dessins d’Alégra, à la sensibilité exacerbée des impressionnistes, en l’occurrence Van Gogh. Il s’agit d’un va et vient entre l’instant du ressenti et l’accomplissement de l’œuvre à travers frémissements et vibrations. La matière n’a plus d’objectivité. Le construit n’existe plus. L’œil de l’artiste commande la main au travers d’un affectif tourmenté.

Pourtant, loin des poncifs de l’histoire, le travail d’Alégra s’apparente à celui de nombreux contemporains à l’instar de Christine Delfosse, tant par la similarité de la technique que la modernité des paysages.

Ce rapport à la nature, elle le doit à la magie du voyage en milieux ruraux ; lesquels lui ont, tour à tour, suggéré leurs parts d’infinitude, refusant à l’éphémère son habituelle fugacité. La pensée de l’écrivain français Alphonse Karr : « On ne voyage pas pour voyager mais pour avoir voyagé » prend ici tout son sens.

Par ailleurs, par-delà l’impérieux charme du rustique, germe ici un tacite besoin de frasque et d’aventure, de découverte de l’ailleurs et de l’inopiné ; une curiosité portée par la témérité d’un idéal ¾  c’est ce que révèle notamment la composition de cette espèce de trou noir au sein d’un inconnu bosquet.

Emeraude Kouka

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