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Womex 2018 : participation sénégalaise vue par Sidy TALLA

La 24e  édition de la World Music Exposition s’est tenue du 24 au 28 Octobre 2018 à Las Palmas en Espagne. Sidy Talla de 2BE MUSIK y a pris part. Il nous raconte son expérience dans cet article.  

 J’ai été invité à la 24e  édition de la WOMEX (World Music Exposition) par le biais du Goethe-Institut de Dakar et l’Agence Allemande pour la Coopération Internationale (GIZ), avec neuf autres acteurs culturels ouest-africains pour une semaine (24 au 28 Octobre 2018) à Las Palmas (Espagne).

Durant une semaine, nous avons pris part à des conférences et des sessions de mentoring.

Plusieurs thématiques ont été débattues au cours de ces workshop,  sur les actions de l’UNESCO pour la protection du patrimoine culturel intangible de différents territoires, la mobilité des artistes face à la sempiternelle question des visas, ainsi que les opportunités et les défis du secteur musical américain. 

J’ai assisté au tout premier African NetworkMeeting de l’histoire du WOMEX.
Maimouna Dembélé qui faisait partie de ladélégation sénégalaise, a animé un panel intéressant sur l’égalité deschances dans le secteur musical.

Ce festival en Espagne a été pour moi une magnifique expérience riche en partages et en rencontres avec de grands festivaliers et des professionnels de la musique venus des quatre coins du monde, ce qui a donné lieu à des échanges très bénéfiques. 

Les entraves à la commercialisation de la musique Afro

Ma passion pour la musique, en particulier le hip-hop, m’a rendu fier de représenter le Sénégal à ce grand rendez-vous international.

Si notre musique peine autant à être promue à l’international, c’est en grande partie à cause de notre manque d’organisation,car nous sommes trop dans l’informel. 

Avec le workshop « Opportunities and challenges in USA » animé par Todd Puckhaber (USA) organisateur du festival Sxsw (South by South West Festival), nous avons énuméré des solutions pour convaincre les programmeurs de festivals, à savoir présenter une biographie bien rédigée, y joindre des vidéos lives de bonne qualité visuelle et sonore,de même que des photos et des articles de presse.

À cela s’ajoute un bon manager qui puisse faire le suivi de votre dossier et enfin une équipe composée de professionnels du secteur pour vous accompagner si possible lors de vos déplacements.

Peter Hvalkof- Roskilde Festival / Alice ConcertVenue (DK) qui se tient au Danemark, a aussi donné quelques astuces, comme le fait que la musique qui marche dans notre pays ne plaira pas forcément aux autres. C’est la raison pour laquelle il est bon d’avoir une culture générale musicale, savoir ce qui plaît et marche ailleurs.

L’image diffusée est importante dans la carrière d’un artiste. Il faut donc faire de bonnes vidéos live et éviter de présenter des vidéos avec des filles dénudées. En gros, rester original car l’originalité est un  argument pour plaire.

Paul Duhaney (directeur du Festival AfricaOyé) fait partie des européens qui croient à la culture et la musique africaines. Il organise tous les ans son festival Africa Oye en Angleterre.

Le marché africain de la musique intéresse fortement les gros industriels américains et européens. « Les africains doivent s’organiser en réseau, se faire confiance, faire un blocus et maximiser, c’est maintenant ou jamais sinon le pillage continuera. » Tels ont été les mots de Claire Henoque Tours Makers – Director of Tour Makers Booking Agency de Paris,manager du Daara J Family à l’international.

Ce qui m’a le plus marqué durant ce cycle de rencontres et de découvertes, c’est l’humanité de Ben Mandelson, le foundingdirector du Womex. Le Womex est considéré par l’UNESCO comme le plus important marché musical au monde. J’ai eu le privilège de le rencontrer. Un homme simple et courtois qui, malgré sa popularité, est venu vers nous. Quelle humilité,marque de fabrique des grands hommes de ce monde !

Mon coup de cœur lors du festival, est Lucibela,une réincarnation de Cesaria Evora, qui nous a gratifiés d’une très belle présentation. Sans oublier Mara Seck, le fils de feu Alla Seck de Guiss Guiss Bou Bess, qui a réussi son show (il n’est pas donné à tout le monde d’être retenu en showcase au WOMEX, c’était un privilège pour lui) en faisant danser plus d’une dizaine de milliers de spectateurs avec un mélange de sabar et de beats,une fusion bien soignée qui marche en Europe.

Le séjour s’est avéré riche en partenariats, nous sommes allés à la rencontre de plusieurs exposants venu de différents horizons. Pour rappel, 99 pays étaient présents, j’en ai profité pour faire la promotion de mon artiste Maybe, de Julio l’absolu, Charlie Alves, Fla thé Ripper, Ousseynou ak Assane, en plaçant des matériels de promo, tels que des CD, des flyers, des brochures, sans oublier la promo du projet Dox Dajé que j’ai coproduit avec 21 beatmakers, premier projet mondial de collaboration entre beatmakers.

Pavel qui est un ingénieur de son et musicien tchèque, dont j’ai fait la connaissance, est venu me rendre visite au studio, d’ailleurs c’est son premier voyage en Afrique.

J’ai rencontré aussi Eleanor Dubinsky, qui est une grande chanteuse. 

Parmi tant de rencontres, je me suis entretenu avec la PDG de l’agence 17A7 Astrid Baillo appréciant le travail artistique et le visuel de la vidéo de mon artiste Maybe.

À titre de rappel, l’aventure de la WOMEX Academy avait débuté en juillet dernier par un atelier de Christine Semba au Goethe-Institut de Dakar, visant à expliquer aux participants, tous professionnels de la musique en Afrique de l’Ouest, comment se préparer pour des rencontres de grande envergure comme le WOMEX.

Au sortir de cette expérience, qui fut très enrichissante, les lauréats de l’académie ont chacun exprimé un seulet même désir : voir se pérenniser l’initiative.

Sidy Talla

 

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