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Week-end musical au CCA du Maroc: le Gnaoua au menu d’une soirée festive

Pour explorer les origines du Gnaoua et en donner une belle illustration pratique, il faut bien faire appel aux véritables connaisseurs en la matière. C’est exactement cette belle opportunité d’appréhender au mieux l’une des plus belles musiques d’Afrique que le Centre culturel africain du Maroc sis à Rabat a offert à son public une soirée culturelle gnaoua autour du thème : « La discipline gnaouie d’hier à aujourd’hui ». Aux commandes de cette soirée festive du Samedi 7 juillet 2018, Moutai Enadi, artiste musicien de la jeune génération gnaouie, mais bardé d’une solide expérience.

Du gnaoua, envoûtant et enivrant ! C’est le caramel musical offert par Moutai Enadi, artiste musicien et membre de la confrérie gnaouie au public rabati qui s’est déplacé massivement du côté du Centre culturel africain du Maroc, pour vivre une grande fête musicale. Patrimoine musical africain dont les échos parcourent le monde entier depuis des lustres, le gnaoua est une musique hors du commun, qui fait le bonheur de grands et petits et dont il urge d’interroger l’histoire pour en connaître les origines et véritables acteurs.

Une musique qui a traversé les âges

« La discipline gnaouie, d’hier à aujourd’hui ». C’est autour de ce thème qui interroge si bien le fait historique que le café-débat culturel prévu pour la circonstance est animé. Face à un public constitué d’amateurs, de passionnés et chercheurs, Moutai Enadi a retracé les origines du gnaoua. Il ressort de son exposé que les « Gnaouas » sont les descendants d’anciens esclaves originaires notamment d’Afrique Occidentale et emmenés par les anciennes dynasties Marocaines. A cet effet, la projection d’un documentaire a édifié plus d’un. Aujourd’hui, l’héritage musical légué par la confrérie gnaouie a connu une évolution enrichissante et se veut un séduisant mélange d’apports d’Afrique noire mais aussi arabes et berbères. C’est ainsi que plusieurs manifestations ont vu le jour çà et là, pour promouvoir cette musique afin d’en assurer la pérennité. Le plus illustratif est le Festival Gnaoua et Musiques du monde d’Essaouira qui à lui seul, rassemble chaque année, des dizaines de milliers de spectateurs qui viennent de partout dans le monde pour célébrer cette musique nostalgique et spirituelle.

Un concert de démonstration

Pour joindre l’utile à l’agréable, Moutai Enadi a donné au terme des discussions enrichissantes et édifiantes avec le public, un concert qui aura convaincu plus d’un que le Gnaoua est un puissant art musical, un héritage que l’Afrique se doit de défendre et préserver. Une musique chaleureuse qui fait transcender les clivages et côtoyer les énergies divines par la transe.

Muni de son guembri, instrument de prédilection du gnaoua et accompagnés par des joueurs de karkabous qui sont des instruments de percussions, le musicien chanteur a fait aimer au public une soirée parfumée de transes sous les airs envoûtants de cette musique qui a encore de très beaux jours devant elle. Au total, plus d’une heure de voyage musical, à travers le temps et l’histoire des gnaouas qui aura fait passer l’artiste pour un véritable Maâlem aux yeux du public totalement acquis à sa cause. Pourtant, « je ne suis pas encore un Maâlem. Je continue d’apprendre. C’est un long processus, une série de pratiques et d’initiations qui font de vous un véritable Maâlem, avec la certification des autres Maâlems confirmés », a confié Moutai Enadi au terme d’une soirée musicale endiablée !

Par Cir-Raoul HOUNGBEDJI

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