SPECTACLE SONS ET LUMIÈRES

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Au nom de la paix.

Ce fut une belle fête ! C’est le moins que l’on puisse dire, après avoir assisté au spectacle marquant l’ouverture de la 28e édition du Fespaco. 

On n’est pas en 1963, mais ‘’I have a dream’’ version Serge Aimé Coulibaly, le chorégraphe burkinabé, a bien retenti à Ouagadougou. Ainsi, les artistes n’ont pu échapper à l’influence de l’environnement politique. L’essentiel du spectacle sons et lumières monté par M. Coulibaly est un condensé de messages à l’endroit des politiques, de ceux qui veulent déstabiliser les pays du Sahel. Le désir de retrouver la paix, la stabilité est marqué, d’emblée, par l’entrée de deux princesses Yennenga perchées sur leurs étalons tout de blanc habillées clamant l’unité des fils et des filles du Burkina Faso pour combattre les forces du mal.  Un message d’espoir est délivré avec une petite vidéo sur les multiples luttes menées en Afrique. On y voit Lumumba, Mandela, Thomas Sankara (naturellement) et bien d’autres figures de la résistance africaine. 

‘’Vous qui avez traversé le temps, comment voyez-vous demain ?’’, se demande l’une des comédiennes sur scène. ‘’Exigez des autres votre part de joie’’, est l’une des réponses qui lui ont été servies par une voix off. ‘’Non, ce pays ne mourra pas, nous sommes prêts’’, entonne une voix. Puis, place à des batteurs de tambours. Ils sont suivis de danseurs qui livrent un spectacle magnifique. Des corps en mouvement, tout en vigueur. Un joli mouvement d’ensemble qui a capté le peuple. À travers ce premier tableau, le chorégraphe burkinabé a tenté de montrer le courage de la jeunesse, mais également d’illustrer la résilience des jeunes et des femmes de son pays.

‘’La patrie ou la mort, nous vaincrons’’, ‘’Nan laara an Saara’’ (si nous nous couchons, nous mourrons), sont les deux messages couchés sur deux pancartes portées par trente chanteurs de chorale. Leur chant est entrecoupé par la lecture d’une prose, un texte engagé. Il clame, entre autres, l’union des États d’Afrique. Son auteur est convaincu qu’il est possible de ‘’construire une nation unie et forte’’ où ‘’le franc CFA ne serait qu’un souvenir’’. Une phrase qui a suscité le hourra du public. Le continent pourrait s’émanciper et créer une monnaie par les Africains et pour les Africains. Il rêve de la fin de l’émigration irrégulière et de voir les jeunes nager dans ‘’un océan de bonne gouvernance’’. Il rêve de ‘’logements décents pour tous, de nourriture pour tous, de santé pour tous, d’emploi pour tous (…)’’. 

Ce tableau est suivi du discours du Premier ministre malien qui a également été chorégraphié avec une belle parade de Maliennes et Maliens habillés en blanc. Ils sont succédés sur la scène par l’artiste burkinabé Floby accompagné de danseurs et d’acrobates. ‘’La paix, une quête perpétuelle’’, dit-il dans son deuxième morceau joué entouré d’enfants, eux également habillés en blanc. Le ‘’Père des orphelins’’ était dans son élément et a rendu hommage à tous ces pères et mère de famille, ces militaires tombés sur les champs de bataille. 

Le dernier tableau et surement l’un des plus beaux est la prestation de la star malienne de la musique, Sidiki Diabaté. Il a très peu chanté, mais a ébloui le public avec les rythmes de sa kora. Ce griot de la 72e génération des Diabaté a joué d’abord l’hymne national du Mali avant d’enchaîner avec ‘’Ditanyè’’ (‘’Hymne de la victoire’’, aussi appelé ‘’Une seule nuit’’) qui est  celui du Burkina Faso. Il a joué pour les deux Premiers ministres qu’il a rejoints sur la scène. À la fin du spectacle, il leur a demandé de ‘’ne pas échouer’’ dans leur mission.

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