ARTS SCENIQUES

Sénégal: Fonds Force Covid-19, Trois milliards…en l’air

Depuis la mise en place du comité de pilotage du Fond-Force-Covid-19 chargé de la répartition des 3 milliards alloués au secteur culturel, ça râle. On va dire que c’est normal et qu’on s’y attendait parce que ce secteur n’est pas structuré. On peut dire qu’on s’y attendait parce que depuis le début on ne sait pas clairement à quoi va servir cet argent ? 

Si beaucoup ont pensé que c’était pour aider les artistes ‘’impactés’’ par la crise sanitaire, force est de reconnaître aujourd’hui qu’ils se sont trompés.  A voir comment les partages sont annoncés, cette enveloppe n’est pas destinée à cela. Mais c’est plutôt un ‘’tong-tong’’ qui est prévu.

Quand on entend les danseurs dire qu’ils sont 5000 et qu’avec 50 millions FCFA ils auront 10 mille FCFA chacun, on a envie de se demander si tous ont été ‘’impactés’’. Il est clair que coronavirus ou pas beaucoup d’entre eux ne presteraient pas ou resteraient longtemps sans prestation.

Que dire des comédiens qui s’agitent ? Au Sénégal, la journée internationale du théâtre est sans nul doute le seul jour de l’année où tous les comédiens prestent. Disons, que la journée de cette année s’est déroulée en pleine coronavirus. Est-ce pour autant que tous devraient être ‘’dédommagés’’. Un d’entre eux, Pape Meissa Guèye propose la structuration de leur milieu. C’est la proposition la plus pertinente et la plus sage émise. Aujourd’hui, des festivals sont organisés par certains acteurs du théâtre. Mais beaucoup n’en sont que de nom. Les associations pullulent et on a du mal à faire la différence entre comédien et acteur. Tout cela doit être revu. Ces 182 millions, au lieu d’un partage, utilisez le pour vous structurer.

Le  plus cocasse et surtout incompréhensible dans ce ‘’tong-tong’’ est la somme allouée aux communicateurs traditionnels. 100 millions de FCFA à des gens dont on peine à définir leur art au moment où on décide de donner 50 millions FCFA à la danse.

Disons que l’organisation d’une seule édition correcte du festival Kaay Fecc qui devait se tenir en avril dernier ou encore de la Coupe d’Afrique des danses urbaines peut coûter 50 millions FCFA. Sur quelle base le partage a été fait, se demande-t-on.

‘’Concernant la répartition des fonds, Monsieur le ministre répondra avoir tenu compte des propositions initiales, de l’étendue des sous-secteurs et de l’enveloppe globale disponible’’, lit-on dans le compte-rendu de la réunion du comité de pilotage. Est-ce vraiment le cas ? Sinon, comment comprendre le rejet d’un secteur de l’enveloppe allouée. 

Si Macky Sall avait octroyé ces 3 milliards aux acteurs culturels pour leur permettre de revivifier leur secteur, il sera déçu. Cet argent va servir à bouillir la marmite de certains, à d’autres de s’engraisser encore plus. 

 

 

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