ARTS VISUELS

Rénovation de la salle du peuple à la présidence du Bénin : Des fresques made in Africa pour célébrer les « Amazones » du Béni

Dans la perspective de la rénovation de la salle du peuple du Palais de la Marina (la présidence) à Cotonou, la Présidence de la République du Bénin a lancé du 9 au 28 janvier 2019, un concours de fresque murale à l’endroit des plasticiens en arts visuels, arts appliqués, graphisme, design et métiers de l’image de nationalité béninoise ou étrangère. Au nombre des artistes ayant participé à ce challenge, cinq ont retenu notre attention. Il s’agit de Hajar El Khatabi et Marouane Aouinat du Maroc, Yassine Maadjou du Cameroun, Djo Mputu du Congo et Jackie Zappa de la Côte d’Ivoire, tous parrainés par le Centre Culturel Africain du Maroc.

« Evolution des Amazones du Bénin, du XVIIIème au XXIème siècle ». C’est le thème autour duquel les artistes concernés étaient invités à produire des œuvres qui rendent un admirable témoignage à l’histoire du Dahomey. Il s’agit notamment des plasticiens en arts visuels, arts appliqués, graphisme, design et métiers de l’image qui, pendant près de trois semaines ont rivalisé d’ingéniosité pour proposer chacun, une toile. Laquelle, si elle est retenue contribuera à la réalisation de deux grandes maquettes de fresques murales de 7.50m x 28m, dont la composition célèbre les Amazones du Bénin.

Les caractéristiques des œuvres

Les œuvres proposées par les artistes doivent illustrer de fort belle manière la thématique retenue, mettant ainsi en valeur les caractéristiques des Amazones du Dahomey (ancienne appellation du Bénin) qui étaient de redoutables guerrières d’élite. Quant aux œuvres des deux lauréats sélectionnés, elles seront réalisées en fresques murales sur les murs de la Salle du Peuple. Pour s’en tenir au règlement du concours, les œuvres doivent être figuratives et représenter une évolution des Amazones du Bénin du XVIIIème siècle au XXIème siècle. Selon le règlement du concours, l’évolution des œuvres soumises doit aboutir à une représentation des Amazones de nos jours : femmes militaires en tenues de camouflage et bottes qui défilent, fières et fortes, dans un alignement parfait.

Le Centre Culturel du Maroc parraine cinq artistes

Carrefour des cultures africaines par excellence, et fidèle à son crédo de promouvoir les différences culturelles, le Centre Culturel Africain du Maroc a parrainé dans le cadre de ce concours cinq artistes peintres plasticiens de diverses nationalités. Au terme d’une résidence au Centre à Rabat, du 21 au 25 Janvier derniers, ces artistes ont produit des œuvres qui méritent le détour.

Marouane Aouinat est marocain. Dans ce projet, souligne -t-il, « c’est la partie contemporaine qui m’intéresse beaucoup. J’entends mettre en exergue la richesse culturelle incarnée par ces vaillantes femmes ». Sa toile se présente comme un mur de graffiti avec une démarche artistique singulière qui allie l’acrylique et le pastel ainsi que la technique de la gravure. Bardé d’une licence professionnelle à l’école des beaux-arts, et d’un Master en psychologie et sociologie d’art, les débuts de ce professeur d’art plastique, d’architecture et de design qui ambitionne de changer la société avec la culture artistique, remontent en 2004. Pour sa part, Douabé Zappa Jackie, peintre plasticien ivoirien, affirme que ce concours de fresque murale est « un véritable tremplin pour mieux connaître le Bénin où j’avais déjà séjourné par le passé ». Celui que l’on surnomme « globe-trotter », pour avoir sillonné plusieurs pays (d’Afrique et d’Europe) et pris part à d’importants projets artistiques doit surtout sa reconnaissance internationale à l’Algérie et au Maroc.

Jeune cadre du Ministère marocain de la Culture, Haja El Khatabi est une jeune femme peintre pla      sticienne qui a surtout appris aux côtés des maîtres. « Tout a commencé avec un atelier d’art plastique à la faculté alors que j’étais encore étudiante », se rappelle-t-elle. Eprise de passion pour la peinture et le dessin, elle enchaîne plusieurs formations au Maroc en 2016, avant d’aller prendre des cours sur les techniques de dessin en 2017 à Barcelone en Espagne. « Pour ce concours, j’ai présenté les amazones avec assez de couleurs joyeuses, pour symboliser l’aspect contemporain, tout en retraçant leur parcours comme le recommande le règlement », fait savoir Haja.

Jeune peintre autodidacte originaire de la République Démocratique du Congo, Djo Mputu pense qu’une « telle aventure contribuera à coup sûr à enrichir mon expérience, mais surtout à davantage améliorer mes connaissances sur ces braves femmes qui ont fait la fierté de l’Afrique, et qui malgré la modernité ont su garder leur originalité et toute leur opiniâtreté ». Opinion que renchérit son partenaire et ami, Yassine Maadjou du Cameroun. Celui-ci espère que son œuvre apportera un plus du fait de l’hyper réalisme constamment présent dans ses toiles. Portraitiste autodidacte, Yassine séduit plus d’un par la précision inouïe qui transparaît dans ses œuvres. Ses rencontres avec plusieurs stars africaines de la chanson et du sport, dont entre autres Sidiki Diabaté et Samuel Eto’o ont fortement contribué à la promotion de son art.

Faut-il le rappeler, les œuvres proposées par les artistes sont susceptibles d’être agrandies à une échelle pouvant permettre la réalisation de fresques murales. Lesquelles serviront de pièces majeures dans la nouvelle décoration de la salle du Peuple au Palais de la Marina qui connaît depuis quelque temps un vaste programme de rénovation, tel que voulu par le gouvernement de la Rupture.

Par Cir-Raoul HOUNGBEDJI

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