‘’Xalé, les blessures de l’enfance’’ gagne deux prix
Hier, les prix spéciaux initiés dans le cadre du Fespaco ont été décernés. ‘’Xalé, les blessures de l’enfance’’ de Moussa Sène Absa a été distingué deux fois.
C’est presque la fin de la 28e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco). Hier, les premiers prix ont été remis lors d’une cérémonie tenue au Centre national des arts du spectacle et de l’audiovisuel (Cenasa). Pour les prix spéciaux, ce sont 22 distinctions qui ont été remises par 15 institutions différentes et un total de 126 millions F CFA.
Ainsi, le prix de la Fédération africaine des critiques de cinéma (Facc) est attribué à ‘’Mami Wata’’ du réalisateur nigérian C. J. ‘’Fiery’’ Obasi. ‘’Pour un sujet qui peut sembler commun, l’on note qu’il est intéressant en ce qu’il est appréhendé de façon différente et originale. Il aborde une légende populaire sous un jour nouveau avec, en toile de fond, le traitement de questions politiques et sociétales. Pour l’option esthétique du noir et blanc, avec un maquillage et un costume très symbolique ; pour la place de l’eau qui devient un personnage important dans ce film ; et pour encourager les jeunes talents, le jury a décerné le prix Soumanou Vieyra de la critique africaine à ‘Mami Wata’’’, ont expliqué les membres du jury.
Le Sénégal a eu droit au prix UEMOA du meilleur film fiction, long métrage grâce à ‘’Xalé, les blessures de l’enfance’’ de Moussa Sène Absa. L’actrice principale de cette production, Nguissaly Barry, qui interprète le rôle d’Awa, a reçu, quant à elle, le prix de la Meilleure jeune comédienne de la CEDEAO.
Ce sont les deux seuls prix gagnés par le Sénégal hier. Mais le pays se prévaut des sacres du film ‘’Sira’’ de la réalisatrice burkinabé Apolline Traoré qu’il a coproduit avec le Burkina. Il a remporté le prix Félix Houphouët-Boigny du Conseil de l’entente de 10 millions F CFA, celui de Water Aid, climat, eau et assainissement de 5 millions F CFA. Apolline Traoré est distinguée Meilleure réalisatrice de l’espace CEDEAO avec une enveloppe 10 millions F CFA. L’Assemblée législative de la transition du Burkina Faso a également choisi ‘’Sira’’ pour lui attribuer 7 millions F CFA.
Le Niger, en plein dans le mille. Le court métrage fiction ‘’L’envoyée de Dieu’’ d’Amina Abdoulaye Mamani, a remporté quatre prix et a eu des mentions spéciales. Ce très beau film a remporté le prix spécial de la Conférence épiscopale du Burkina Faso et du Niger, doté de deux millions F CFA, celui de la fondation Gambere Ernest doté également de deux millions, celui de la Chance de la Lonab avec cinq millions. L’UEMOA, en lui décernant le prix du Meilleur court métrage fiction, lui a donné une enveloppe de cinq millions F CFA. Une belle moisson pour Amina Abdoulaye Mamani. ‘’Je ne m’attendais pas à avoir tous ces prix. C’est beaucoup de joie et d’émotion. Je suis beaucoup l’évolution de l’actualité. L’idée de faire ce film m’est venue depuis l’avènement de Boko Haram avec ce qui se passe au Nigeria, au Niger et au Cameroun. Ils kidnappent des enfants au cours d’attaques et chaque fois que je reçois ce genre d’information, on dit qu’ils le font au nom de Dieu. Je me demande de quel Dieu il parle. Je me demande pourquoi ils ne font pas de leurs propres enfants des kamikazes et ils prennent les enfants des autres pour le faire. Cela me chagrinait et m’a poussée à faire ce film’’, a-t-elle dit à la fin de la cérémonie de remise des prix spéciaux.
Le Nigeria a gagné, en dehors du prix de la Critique, celui ouest-africain de l’Intégration décerné par la CEDEAO. Il est gagné par ‘’No u turn’’ de Ike Nnaebu. La même institution a distingué le jeune Béninois Mohamed Alabi comme Meilleur réalisateur de film d’école. Il a présenté au Fespaco son premier film ‘’Plus qu’un devoir’’. Ce dernier n’a pas gagné, dans la compétition officielle, le premier prix de la catégorie film d’école, mais a eu une mention spéciale du jury. Dans sa catégorie, deux femmes sont sur le podium. ‘’Sur les traces de mes ancêtres’’ de la Malienne Zeinab Soumahoro est arrivé deuxième et ‘’A qui la faute’’ de Ramatoulaye Bâ de la Guinée est montée sur le podium. La Malienne a eu droit à un million et la Guinéenne deux millions F CFA.
Avec trois millions F CFA, le prix Thomas Sankara est allé à un membre de la diaspora, le réalisateur éthiopien de ‘’Cuba in Africa’’, Negash Abdurahman. ‘’Ce prix est créé par des cinéastes. Il est très exigeant. Nous ne cherchons pas un film révolutionnaire. Nous cherchons une perle rare, un film excellent qui a de la créativité et de l’originalité’’, a expliqué l’un des initiateurs de ce prix.
Par ailleurs, les prix Sembène Ousmane d’Ecobank et celui de la ville de Ouagadougou, Ababacar Samb Makhram ont été décernés à ‘’La Plantation des planteurs’’ du Camerounais Eystein Dingha et ‘’Aldiana paradis originel’’.
Un peu plus tôt dans la matinée d’hier, les prix Yennenga de la post production ont été attribués. Le long métrage fiction ‘’Goufdé’’ d’Oumar Bâ a reçu le premier prix de l’Union européenne avec 8 000 euros et le prix Rea Sea film festival est allé au projet ‘’Banel et Adama’’ de Rama Toulaye Sy.