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Pérenniser et tirer partie des festivals de musique: Mode d’emploi

Comment pérenniser un festival de musique qui en est à ses balbutiements, ou encore, comment en faire profiter les acteurs culturels ainsi que la ville d’accueil ? Voilà en filigrane, des questions auxquelles des organisateurs de grands festivals dans le monde, ont apporté des réponses au second jour d’Acces de Music in Africa, qui s’est tenu à Dakar les 17 et 18 Novembre 2017.

Invité à se prononcer sur le thème : les festivals de musique en Afrique. Ce que vous devez en retenir, Tood Puckhaber s’est montré réaliste. « Il est vrai que, s’agissant de festivals en Afrique, des défis se posent au continent pour la promotion de sa musique, de ses stars et sur le pan du réseautage. » Pour les relever, le promoteur du festival South by Southewest d’Austin (Texas) pense que « le numérique constitue une chance, même si les Etats-Unis ont l’avantage d’avoir une industrie musicale bien ancrée. » En effet, plus qu’un simple festival festif, South by Southwest est devenu, au fil de ses 35 ans d’existence, un « centre de développement à la fois technologique, de brassage d’idées novatrices et de musique. »

Le festival Womex (World music expo), qui a pris racine en Allemagne, peut également constituer un bon modèle. A en croire Christine Semba, promotrice, « il est important de mutualiser les efforts et les partenariats, et de travailler ensemble. » Ce festival dans lequel prennent part 90 pays se tient chaque année dans une ville européenne. Bien connu des musiciens sénégalais, le Womex est un mix de marché professionnel international, de showcases, de live, qui attire 25 000 visiteurs. Il en est à sa 23e année.

Gain économique

Dans ce palmarès de l’organisation des festivals de musique, l’Afrique n’est pas en reste. Zanzibar, petite île de Tanzanie doit quelque peu sa renommée au festival Sauti za Busara. Célébrant sa 15e année du 8 au 11 février 2018, cet événement offre à ses habitués près d’une cinquantaine de performances musicales et culturelles sur quatre jours. Selon Yusuf Mahmoud, l’organisateur du festival le succès de Sauti za Busara tient à la diversité musicale de qualité, avec une primeur accordée aux musiques originales, authentiques. « La formation artistique, le renforcement des compétences, le réseautage et des visites sur des sites de l’ile, sans oublier l’aspect touristique, donc économique font partie intégrante du festival », a expliqué Mahmoud. Pour Anselme Sawadogo, directeur du festival Jazz à Ouaga, « ce sont les mater-class, les workshops et la diversité musicale et non plus seulement du jazz », qui font exister cet événement depuis 25 ans.

Plus modeste que ses semblables en termes de moyens, le Festival Bayimba, 10 ans d’existence, mise sur l’aspect local, en l’absence de partenaires internationaux. « Nous organisons nos festivals sur fonds propres sans l’apport de bailleurs internationaux », a confié le promoteur Faisal Kiwewa. Ceux-ci ne tarderont sans doute pas à se manifester. Et pour  le Music in Africa festival, dont la seconde édition s’est tenue à Dakar, après Johannesburg, toutes ces expériences, en plus de la passion, constituent de bonnes ressources à capitaliser afin qu’il se perpétue encore et encore.

Amadou BA

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