Lors du Saint – Louis Jazz, il n’y avait pas que de la musique. Il y avait des expositions d’art de haute facture comme l’expo collective le fleuve en couleurs qui se tenait à l’Institut Français. Nous y avons rencontré Jean Diouf.
Géographe de formation, Jean Diouf s’adonne à la pyrogravure solaire La pyrogravure, selon Wikipedia ‘’consiste à dessiner sur un objet en creusant sa surface. Ce système de gravure n’est pas destiné à transposer le résultat sur un autre support par encrage, mais à dessiner par une brûlure qui changera la couleur du support et le creusera. Comme pour la gravure, il désigne également la technique et le résultat obtenu’’. Celle solaire fait référence à l’usage d’une loupe. Ici, il n’y a pas de fer à pyrograver ou d’un outil chauffé au rouge. Jean Diouf dessine au préalable au crayon, et puis il promène la loupe sur les points, ça carbonise pour aboutir à ce résultat-là (Voir photos)
Par beau temps, la loupe brûle comme un laser entre les mains. Ce qui permet de brûler de manière étale des surfaces assez grandes, de faire des lignes, de faire des points, de faire un certain nombre de choses.
Un travail fastidieux mais qui selon l’artiste à certains avantages :’’ si vous travaillez, vous n’êtes pas en contact avec les matériaux. Si vous écrivez sur une feuille ou si vous peignez, vous êtes en contact avec la matière qui oppose une certaine résistance mais là vous êtes en l’air. Vous prenez la loupe que vous promenez sans résistance et vous suivez par exemple des lignes courbes et vous les faites les plus parfaites possibles il ne faut pas avoir la tremblote pour faire ça’’
Jean Diouf, artiste Saint – Louisien
La pyrogravure solaire, Jean Diouf ne la pratique pas que sur des calebasses. Il la fait aussi sur du bois noble….Il fait dans l’abstrait, s’inspire des tatouages des indiens maoris, ou des agroglyphes ou »crop circle » (Ndlr: selon wikipedia,Un cercle de culture (traduction littérale de la locution anglaise « crop circle » et parfois désigné en français par les néologismes « agrogramme » ou « agroglyphe »), est un vaste motif ou ensemble de motifs géométriques réalisé dans un champ de céréales (généralement de blé) par flexion ou flétrissure des épis, visible depuis le ciel. Ces formes peuvent aller d’un simple cercle de quelques mètres de diamètre à des compositions de plusieurs hectares comportant de nombreuses figures disposées selon une composition géométrique.)
Jean Diouf, autodidacte, fait aussi des portraits de personnes célèbres qu’il admire comme Che Guevera, Amilcar Cabral, Samory, Senghor, le général De Gaulle, John Kennedy, Cheikh Ahmadou Bamba mais aussi d’illustres anonymes comme son père et sa mère…. toujours en pyrogravure solaire. (Quelques uns de ces portraits photographiés et la maison des esclaves. Des œuvres vendues)
L’artiste a senti un moment le besoin de suivre une formation en art. Vers la fin des années 80, avec son baccalauréat scientifique, il est allé à l’Ecole Nationale des Arts, avec des photos de ses créations. La première question qu’on lui a posé c’était s’il savait tenir un crayon. Ce à quoi il a répondu en montrant des photos de ses calebasses. Méfiant, on lui a demandé d’apporter ses œuvres. Il n’en avait pas les moyens. Ceux qui l’ont reçu lui en ont fourni. Et ça a abouti à une exposition au Cours Sainte Marie de Hann à l’occasion de la célébration du bicentenaire de la révolution française.
Tout récemment, Jean Diouf a eu la chance d’être invité au festival d’art contemporain de Saint – Louis’’ pour mieux me faire connaitre’’ dira-t-il. Son souci majeur en ce moment, c’est avoir une certaine notoriété, une certaine visibilité dans le paysage artistique.
Aujourd’hui à la retraite, Jean Diouf veut créer une agence de distribution de cartes postales artistiques Il invite les artistes à venir y participer. Il avait déjà un projet du genre qui a tourné court suite à la trahison du partenaire et ami.
