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Mode post covid19- Rencontre avec la Reine Africaine du foulard

Il y aura un monde avant et après la covid19 ! Et ça, nul besoin d’être un doctorant pour s’en rendre-compte. Walyne Fall le sait. Sa clientèle étant aisée s’est barricadée pour fuir la covid19 à son défaveur. Désormais, elle vise un public plus large et se diversifie. L’encense et les accessoires de femme vont désormais décorer sa boutique. Visite guidée !

Walyne Fall est aux antipodes de ce que l’imaginaire commun retient d’une diva de la mode : Elle n’est pas perchée sur de haut talon, ne porte presque pas de bijou et s’habille comme tout le monde. Du moins, c’est comme ça qu’elle a reçu Africulturelle dans les locaux qui s’apprêtent à faire peau neuve. En effet, obligée de fermer boutique par ce minuscule être qui terrorisme, tétanise et stresse le monde actuellement, Walyne s’attèle au milieu des ouvriers à coordonner la construction de son nouveau espace de travail. Elle a la voix cassée, teintée d’un léger accent de Yaye Fall (une communauté religieuse du Sénégal, ndlr), qui laisse entrevoir une pudeur qui force le respect. De cette pandémie, elle a appris à désormais dématérialiser son travail. « Nous devons revoir notre rapport avec le lieu de travail. Depuis 3 mois, personne n’a voulu mettre les pieds dans des endroits qui refusent du monde. Mes clientes voulaient se faire belles mais elles avaient peur d’être contaminées » a constaté Walyne Fall. Qui va désormais accentuer sa présence sur le net pour parer à toute éventualité. Les foulards qui ont fait sa renommée seront désormais disponibles sur commande et en boutique. Ainsi pour le plus grand plaisir des femmes à cheveux plats, le tissu cousu pour devenir un couvre-chef à larges bord va faire son retour. Comprenez par-là les chapeaux dont Walyne seule a le secret ! Certes, l’objet est anachronique mais ces adeptes disposent d’un argument solide : qu’il soit porté façon Diouma Dieng Diakhaté année 80 ou Lala ce foulard reste l’incarnation d’un certain mystère glamour. En réalité, il gratte la tête et occulte la vue pour un non initié, ce qui peut rompre brutalement son charme. Toutefois, il n’est pas une tenue de ville, mais de cérémonie. Il témoigne d’un excès de soin apporté au look. Le bon gout est une valeur en voie de disparation. Il ne s’agit plus d’être élégant mais d’avoir l’air cool. Pour cet idéal, la reine du foulard va radicalement s’adapter aux exigences du marché. La mode aime les changements et tant mieux si ce n’est pas pour le pire. Walyne Fall ne va plus se limiter aux foulards- Qui vont désormais se marier au wax local- Elle va, en plus du maquillage, s’atteler à rendre ses clientes plus coquettes. De sa ligne de parfum, la reine du foulard va ajouter de l’encense. On peut vous garantir que ça ne sent pas mauvais, mais alors pas du tout !  « Ca fait 20 ans que je suis dans la mode. J’ai habillé et coiffé les plus grandes dames de l’Afrique mais la covid19 a montré les failles de notre système de travail. Il faut avoir un modèle qui peut faire marcher nos entreprises même en temps de crise » justifie-t-elle le choix de se diversifier. Si pour l’heure, les travaux de rénovation sont en cours, Walyne Fall ne demeure pas inactive. Elle envoie ses employées aux domiciles des clientes et prépare sa rentrée officielle. « Il est bien beau d’avoir des premières Dames comme clientes, mais c’est la masse qui garantit le succès. C’est pourquoi je veux m’orienter désormais à ce public » a-t-elle martelé. En attendant d’y parvenir, Walyne Fall devra passer en mode digital. 

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