LITTERATURE

«MEMOIRES DE CAJOU»

Le périple d’un « Sunugalien » en Amérique

Paru en septembre 2020, à Sankofa & Garli Editions et aux Editions Papyrus Afrique en septembre 2020, le roman «Mémoires de cajou» est le deuxième roman de Abdou Latif Ndiaye. Il raconte le périple de Bachir Sow, un ancien instituteur sénégalais réfugié aux Etats-Unis à la suite d’une affaire de multiplication de billets.

 

«Mémoires de cajou» invite à un périple : celui de Al Bachir Sow alias Sow Al Bachir au pays de l’Oncle Sam. Dès les premiers mots du récit, l’auteur, Abdou Latif Ndiaye nous plonge dans la réalité de Bachir. Sa vieille voiture en panne dans le garage, il s’élance, à vélo, au chevet de son épouse qui vient d’être victime d’un accident de voiture. Laissant une ambiance tendue chez sa maitresse, il s’élance sans prendre garde au code de la route, risquant de se faire arrêter par la police de la route. Le décor est campé. L’auteur nous plonge dans le quotidien de son personnage, ancien interprète-traducteur au département américain en retraite anticipée, pour mieux nous raconter son histoire. Les mots utilisés sont simples parfois crus. Les expressions sont souvent imagées. La culture wolof de l’auteur, on le ressent à travers ses références mais aussi et surtout les mots empruntés à cette langue sénégalaise, qu’il ne trouve pas toujours opportun de traduire en français. Les chapitres, au nombre de 115, sont courts. Sur 369 pages, le lecteur est entrainé dans les péripéties de ce roman «où magie et logique, art et argent, Afrique et Amérique se côtoient, se chatouillent et parfois se télescopent, El Bachir Sow alias Sow El Bachir, ancien instituteur sénégalais, réfugié aux Etats Unis à la suite d’une affaire de multiplication de billets», résume la quatrième de couverture.

Fraichement débarqué de «Sunugaal», El Bachir vit sa première mésaventure en se rendant chez Mansour qui a oublié de venir le chercher à l’aéroport. Il se fait tout volet : habits, papiers, argent… Il garde tout de même son optimisme et ne met pas longtemps à emprunter le chemin du rêve américain. Entre «ses incarnations identitaires, ses amours et amitiés, les fruits de ses amours, les tribulations d’une noix de cajou détachée de sa pomme», El Bachir patauge ou évolue, selon le confort de la situation vécue dans son nouvel univers. Avec une description détaillée des lieux, des rues, des villes et Etats traversés, l’auteur plonge le lecteur dans cette aventure que des amis de «Sunugaal» retrouvés en Amérique ou rencontrés sur place rendent meilleure. El Bachir a un grand sens de l’amitié et les siens le lui rendent bien. Coté amour : c’est autre chose. Sa relation avec les femmes, ses aventures, ses amours… pourraient à elles seules constituer la trame de l’histoire. Seulement le récit va au-delà. Dans ce roman, on parle d’immigration, d’identité, de racisme parfois, de quête d’un lendemain meilleur, de l’amitié, de l’amour…

«Mémoires de cajou», paru à Sankofa & Garli Editions et aux Editions Papyrus Afrique, est le deuxième roman de Abdou Latif Ndiaye. Né à Foundiougne au Sénégal en 1955, titulaire d’un Phd en littérature comparée (University of Illinois, Champain-Urbana) s’est beaucoup inspiré de sa vie. «Las ! Dès la première sueur du tout premier jet, j’ai compris comme disent les sages du pays, que le singe ne fume pas, que l’œuf doit éviter la gymnastique, le beurre les bains de soleil, qu’en somme, à chacun son métier. J’ai donc, comme tout personnage lettrée qui se respecte, confié à un nègre la mission d’écrire mes Mémoires sans les faire publier, serment d’inter-pet oblige, mais vous savez, les nègres… », prévient Abdou Latif Ndiaye dans la préface. «Mémoires de cajou » est la suite du roman «Le Doubleur», première publication parue aux Nouvelles Editions Africaines du Sénégal en 2008. Il a été récompensé du Prix Ousmane Socé Diop de l’Assemblée nationale en 2008. M. Ndiaye est interprète-traducteur et vit à Stafford (Virginie) dans la région métropolitaine de Washington, Dc. 

Awa NDAO

Quelle est votre réaction ?

Excité(e)
0
Heureux (se)
0
J'adore
0
Pas certain
0
Niais
0

Vous aimerez aussi

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Plus dans:LITTERATURE