ARTS SCENIQUESCINEMA

Festival du cinéma africain de Khouribga : « 40 ans d’images inoubliables »

La 20è édition du festival du cinéma africain de Khouribga (Maroc) qui se tient du 09 au 16 septembre 2017 coïncide avec le 40è anniversaire de ce festival qui se consacre à la promotion du 7è art sur le continent. Occasion pour Nour -Eddine Sail, le président de la Fondation du Festival du Cinéma africain de Khouribga, la structure organisatrice de cet événement, de revenir sur ces 40 ans de « bons et loyaux services ».

D’abord, un dilemme. « Les organisateurs de cette cérémonie d’ouverture m’ont donné 4 minutes pour m’exprimer. C’est-à-dire 4 minutes pour résumer les 40 ans du festival ; je trouve qu’ils sont d’un rigorisme total. Travailler 40 ans et les résumer en 4 minutes, je trouve que c’est serré. Mais je vais essayer ». Et Nour-Eddine Sail a tenu le pari. En 4 minutes, il a rassemblé assez de phrases fortes, assez d’anecdotes pour transmettre l’émotion des 40 années d’organisation du festival du cinéma africain de Khouribga au public présent à la cérémonie d’ouverture de cette 20è édition.

« Ce festival est parti d’une passion, d’un militantisme culturel. Il est parti de la volonté absolue des ciné-clubs du Maroc, du ciné-club de Khouribga » a introduit Nour-Eddine Sail. En effet,  les origines du festival du cinéma africain de Khouribga remontent aux années 70. Le 25 mars 1977, la ville de Khouribga (120 km au sud-est de Casablanca, Maroc) et en particulier la Fédération Nationale des Ciné-clubs du Maroc (FNCCM) et l’Association Culturelle de Khouribga (ACK) tiennent la première édition de « La Rencontre Internationale du Cinéma Africain ». Pendant six éditions, le festival sera organisé par les deux organisations et parrainé par le conseil municipal de la ville jusqu’en 1994 où il marquera une pause de 6 ans.

Il sera de retour au début des années 2000, à l’issue d’une journée d’étude organisée par le conseil municipal de Khouribga en collaboration avec le ciné-club de la ville et la participation de la FNCCM, du ministère de la communication et de la culture, de l’Office chérifien des phosphates (OCP) et des autorités locales. Durant 5 éditions, le festival sera organisé par l’Association du Festival du Cinéma Africain qui sera remplacé par la Fédération du Festival du Cinéma Africain, à la 12è édition. Une fédération présidée depuis lors par Nour-Eddine Sail.

« Images inoubliables »

Une histoire sur laquelle n’a pas voulu s’attarder Nour-Eddine Sail préférant rendre hommage à « ces militants qui ont fait ce festival, dont certains ne sont plus là ». « Il y a beaucoup d’absents, mais il y a beaucoup de présents. La présence de ceux qui sont ici aujourd’hui, compense symboliquement et puissamment l’absence des autres » dira  le président de la Fondation du FCAK.

Mais surtout, pour Nour-Eddine Sail, le Festival du cinéma africain de Khouribga, ce sont « des images inoubliables. Celles par exemple du film Yeleen, de Souleymane Cissé (Mali, ndlr), un film d’une rigueur et d’une symbolique extraordinaires; de Moolaadé, qui montre la possibilité de construire une fiction africaine, par l’immense Ousmane Sembène (Sénégal, ndlr) », ou encore de Pégase, « où un public pas habitué aux complications du récit, trouve qu’il y a du plaisir à suivre le délire construit» par le réalisateur marocain Mohamed Mouftakir.

« Je peux dire aujourd’hui, au bout de quarante ans, à tous ceux qui nous ont accompagnés, à tous ceux qui restent encore aujourd’hui et qui travaillent : merci. Il faudrait peut-être penser à continuer. Ce qui n’est pas facile», a conclu Nour-Eddine Saïl.

Un court discours, de 4 minutes 17 secondes, qui lance ainsi les activités de la 20è édition du Festival du cinéma africain de Khouribga qui se déroule jusqu’au 19 septembre. Au total, 14 films sont en compétition pour remporter le Grand Prix « Ousmane Sembène ». Ils proviennent de l’Afrique du Sud, de l’Algérie, du Bénin, du Burkina Faso, de l’Egypte, du Ghana, du Mali, du Maroc, du Mozambique, de l’Ouganda, du Rwanda, du Sénégal, du Togo et de la Tunisie.

Par Eustache AGBOTON, Envoyé spécial à Khouribga ©www.benincultures.com

Quelle est votre réaction ?

Excité(e)
0
Heureux (se)
0
J'adore
0
Pas certain
0
Niais
0

Vous aimerez aussi

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Plus dans:ARTS SCENIQUES