MUSIQUE

Droits d’auteurs : Saint-Louis jazz doit plus de 9 millions à la Sodav

Depuis 2015 l’Association Saint-Louis n’a pas payé les droits d’auteurs des artistes qu’ils ont invités sur la scène du festival. Depuis, la Sodav court derrière eux. Cette année, la société de gestion collective a décidé de passer à la vitesse supérieure.

BIGUE BOB (envoyée spéciale à Saint-Louis)

Aux mille et un problèmes du festival international de jazz de Sant-Louis vient s’ajouter une assignation de paiement que leur a envoyé la Sénégalaise du droit d’auteur et du droit voisin (Sodav). Depuis 2015, l’Association Saint-Louis, organisatrice de cet évènement, ne s’est pas acquitté des redevances dus aux artistes ayant presté. La dette, l’édition de 2019 ouverte ce 26 avril non incluse, est de 9millions 924 mille 90 FR. En 2018, elle était de 7 millions 700 mille FR. Pour obliger les organisateurs à payer, l’année dernière, la Sodav a refusé de leur délivrer des autorisations pour exécuter le répertoire des artistes invités. Or, l’ancien ministre de la Culture, Abdou Latif Coulibaly, avait instruit le directeur des Arts, de n’autoriser  le prêt du matériel du Fesman qu’aux festivals détenant des autorisations signées par la Sodav. Ce qui avait poussé l’année dernière les organisateurs, selon le directeur de la perception et de l’exploitation du répertoire à la Sodav Cheikh Thiam, de mettre à contribution le cabinet Ito dirigé par Me Ibrahima Touré. Ce dernier avait pris l’engagement de régulariser les arriérés.  ‘’On s’attendait à ce qu’il se présente dans nos bureaux pendant l’édition 2018 du festival. Mais il n’en fit rien’’, regrette M. Thiam dépêché cette année exprès à Saint-Louis pour régler la situation.

Ainsi, la Sodav a saisi un cabinet d’huissier qui a envoyé une correspondance au gouverneur de la région et au président du tribunal. Un commandement de payer leur a été envoyé par l’huissier. ‘’Ils ont jusqu’à jeudi pour répondre. Si rien n’est fait on ira devant les juridictions’’, annoncé Cheikh Thiam. Avant d’en arriver là, ils ont échangé avec des membres du bureau de Saint-Louis jazz dont le président Me, Ibrahima Diop. ‘’Ils ont nous fait savoir qu’ils ont des problèmes financiers, donc sont dans l’incapacité de payer pour le moment’’, indique M. Thiam. Seulement, la Sodav ne peut laisser la situation perdurée pour diverses raisons. La société sénégalaise de gestion collective est associée à d’autres à travers le monde. Certaines d’entre elles les ont saisis pour réclamer les droits d’auteurs ayant participé à des éditions du festival international de jazz. ‘’On ne peut payer ses redevances à ses sociétés parce que Saint-Louis jazz n’a pas payé. Il est de notre devoir de veiller à ce qu’ils le fassent. Il y va de notre crédibilité’’, fait savoir Cheikh Thiam. C’est dire que la société usera de toutes les voies légales pour recouvrer les fonds dus.

Ce problèmes n’est pas encore réglé et voilà le bureau qui aggrave la situation cette année. Pour l’édition qui s’est terminée mardi soir, ils ne se sont pas encombrés de demandes d’autorisation d’exécution du répertoire des artistes invités. ‘’Le fait d’exécuter des œuvres d’artistes sans autorisation préalable constitue un flagrant délit’’, rappelle M. Thiam.

 

 

REPONSE DE SAINT-LOUIS JAZZ

‘’On ne refuse pas de payer mais…’’

En conférence de presse hier dans la vieille ville, les organisateurs du festival international de jazz de Saint-Louis ont été interpellés sur la dette due à la Sénégalaise du droit d’auteur et du droit voisin (Sodav). ‘’La dette que la Sodav dit qu’on lui doit est énorme’’, a crié dès l’entame, le président de l’Association Saint-Louis jazz, Me Ibrahima Diop. ‘’Un commandement à payer nous a été envoyé et nous avons répondu. Nous avons émis un chèque de 500 mille, remis à l’huissier. Et nous leur avons demandé de nous dire sur quelle base est fait le calcul ayant abouti à la somme que la société dit qu’on lui doit et qui est de près de 10 millions’’, s’est-il offusqué. Saint-Louis jazz dit ainsi demandé que le chèque soit réévalué alors qu’en 2018, à travers le cabinet Ito l’association avait pris des engagements pour payer les arriérés de 2015, 2016 et 2017. ‘’On ne refuse pas de payer. Il faut que la Sodav nous dise sur quelle base le calcul a été fait. Aucune mise en demeure ne nous a été envoyé et je trouve inélégant que l’équipe envoyée vienne au lieu de concert pour nous signifier le non-respect des paiements’’, regrette Me Diop.

Seulement, il faut dire que l’équipe envoyée par la Sodav était d’abord au siège de l’Association avant qu’on ne leur suggère d’aller à la Place Faidherbe pour pouvoir rencontrer le président. En outre, le vice président de l’Association, Fara Tall, a tenu à préciser que ce n’est pas parce que le ministère de la Culture et de la Communication a exigé d’eux une autorisation délivrée par la Sodav pour l’exploitation des répertoire qu’ils n’ont pas eu le droit d’emprunter la scène du Fesman. Il affirme que c’est eux qui ont choisi de louer une scène. Des avantages au plan communicationnel ont guidé leurs choix.

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