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Danse: Germaine Acogny, officier de la légion d’honneur et jeune fille du  »Sacre du printemps »

Officier de la légion d’honneur française, Germaine Acogny qui a pris sa retraite à la tête de l’Ecole des sables continue de danser. Elle a gratifié le public venu à l’institut français de Dakar d’un solo aux allures de performance artistique. Elle nous en parle ici, évoque ses regrets et ses plus beaux souvenirs. Entretien.

Africulturelle: Vous avez été décorée par la République française. Que ressentez-vous ?

Germaine Acogny : Je suis très heureuse et très fière, et je regrette que Monsieur le ministre de la Culture ne soit pas là. On l’a invité, et j’espère qu’il sera là pour me voir danser. Je suis sénégalaise et française, et je sais que le peuple sénégalais m’aime beaucoup, pour tout ce que j’ai fait ici, la France m’honore, et ça me fait plaisir.

germaine et bigot

Son excellence Christophe Bigot épinglant la médaille de l’officier de la légion d’honneur à Germaine Acogny à la résidence de France ce samedi 20 Mai 2017.

Parlez-nous de votre spectacle de ce soir (le 20 Mai à l’institut français. Article à venir sur Africulturelle)…

Pour le spectacle de ce soir, le « Sacre du printemps » se danse normalement à plusieurs. Maurice Béjart l’a monté, Pina Bausch aussi…Maurice Béjart voulait faire ce Sacre avec les danseurs de Mudra Afrique, il n’a pas pu le faire, et 35 ans après, le chorégraphe Olivier Dubois me demande, parce que vous savez le Sacre, c’est aussi un rite païen, et on désigne une jeune personne qui doit être sacrifiée, comme chez nous, quand on fait les libations, on sacrifie un bœuf par exemple. Là c’était une jeune fille, et Olivier Dubois me propose d’être la jeune fille de 72 ans, et c’est un solo. Je vous invite à venir voir ce solo, parce que, quand vous l’aurez vu, j’espère que vous allez en parler, parce que ce n’est rien de le voir maintenant. Il faut le voir et en parler après. Je vous invite.

Une jeune fille de 72 ans…Vous avez pris votre retraite, mais vous continuez à danser…

(Elle coupe) Et je continue à danser et faire du cinéma.

Ce n’est pas trop dur ?

De quoi ? Je préfère que vous veniez me voir, et après vous direz si je dois prendre ma retraite de la danse ou pas.

Le film «Iya Tundé, la Mère est revenue» retrace votre parcours. Comment appréciez-vous ce film réalisé par Laure Malécot ?

Iya Tundé, je trouve que c’est l’un des plus beaux hommages qui m’ait été rendu. Elle (Laure Malécot) l’a fait avec beaucoup de tendresse, beaucoup d’amour, et beaucoup de patience, et comme ça, les jeunes peuvent voir ma vie, et se rendre compte du parcours que j’ai fait, et ça, ça me fait plaisir.

iya

Gacirah Diagne l’a programmé à Blaise Senghor, il y avait beaucoup de jeunes, et j’espère que beaucoup de jeunes pourront le voir. Le thème de Kaay Fecc (la 9ème édition du festival s’est achevée ce 21 mai), c’est la Résilience, et ils vont voir que ce n’est pas le temps de se révolter, mais de prendre patience, et patiemment de faire les choses.

Vous avez des regrets ?

Quand je regarde mon parcours, je n’ai aucun regret, je suis contente d’être arrivée à l’âge où je suis, et je n’ai pas envie de devenir jeune, parce que c’est dur, ça devient de plus en plus dur, et j’exhorte le Gouvernement à aider la danse, pour que les jeunes puissent s’épanouir dans ce domaine.

Vos plus beaux souvenirs ?

L’un de mes meilleurs souvenirs, c’est ma rencontre avec le Président Senghor et Maurice Béjart, et c’est une grande récompense que de voir les festivals qui se font autour de la danse : Kaay Fecc et Duo Solo, ou de voir que les jeunes font des créations pour moi. C’est extraordinaire.

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